samedi 20 février 2010

Maroua et ses environs: Enquête sur la drogue

AVANT – PROPOS
Le milieu jeune, de nos jours, fait face à plusieurs fléaux sociaux parmi lesquels les IST, le VIH/SIDA, l’alcoolisme, la drogue, etc. Parlant de cette dernière, l’ampleur que ce phénomène prend est à décrier. De par le monde, on note un flux important du narcotrafic. Les Etats font des efforts pour endiguer ce fléau mais en vain. Certes, la répression du narcotrafic et de la consommation peut dissuader les jeunes à consommer ou à trafiquer les produits stupéfiants, mais elle nous semble insuffisante. Comment lutter efficacement contre la consommation et le trafic de la drogue en milieu jeune ? On ne le dira jamais assez, « la jeunesse est le fer de lance de la nation », de ce fait, elle doit être protégée contre tous les fléaux qui pourraient entraver l’accomplissement de cette prérogative qui est la sienne.
Volontaires Sans Frontières, dans le cadre de ses activités d’éducation sanitaire, voudrait apporter sa contribution dans l’analyse de la question de la consommation de la drogue et du trafic des produits stupéfiants dans la Région de l’Extrême-Nord tout en ciblant le Département du Diamaré comme la zone pilote d’étude. Les recommandations contenues dans le rapport d’étude seront portées à l’attention des pouvoirs publics et de tous les intervenants dans le domaine social.
Aussi voudrions-nous reconnaître que cette étude n’aura jamais été possible sans le concours des uns et autres. Dans ce sens, nous voudrions manifester notre gratitude à l’endroit de tous ceux qui ont contribué ou facilité la réalisation de cette étude.
Tout d’abord, nous adressons nos sincères remerciements aux pouvoirs publics à travers les Services Déconcentrés de l’Etat qui ont bien voulu faciliter les opérations de collectes des données dans toute la circonscription administrative visée par l’étude.
Nos remerciements vont enfin aux acteurs de l’enquête pour leur total engagement et leur volonté manifeste à couvrir tout l’échantillon de l’étude.


INTRODUCTION
Au cours du mois de septembre 2009, VSF a mené une enquête sur la drogue en milieu jeune dans la ville de Maroua et ses environs. Elle a été réalisée auprès de deux mille jeunes pris comme échantillon. Pour mener à bien cette étude, VSF s’est rapprochée des jeunes sans emplois, des moto-taximen et des jeunes vacanciers pour une causerie autour du sujet. Ce sont donc ces éléments qui nous ont aidés à monter la fiche d’enquête. En parcourant ce document, vous découvrez entre autre ce qu’on entend par drogue, l’opposition drogue licite/drogue illicite, la drogue récréative, l’opposition drogue douce/drogue dure, l’opposition drogue de synthèse/drogue naturelle et les principaux résultats de ladite enquête.


CONTEXTE ET JUSTIFICATION

La vie de nos jours dans la ville de Maroua et ses environs est marquée par un certain nombre de fléaux sociaux. C’est notamment le cas de la recrudescence des accidents de la circulation causés par des moto-taximen. Ceux-ci sont généralement en état d’ébriété lorsqu’ils transportent leurs passagers. Excès de vitesse, non respect du code de la route, sont les causes les plus courantes de ces accidents.
Ceux-ci ne sont pas les seuls problèmes existant. On note également une récurrence des cas de viols orchestrés par les jeunes généralement sans emploi. Ces derniers font très souvent partie des bandes qu’on peut observer ça et là dans les rues. Ils occupent souvent les lits de rivières, grands bâtiments abandonnés, montagne et autres buissons.
Les comportements déviants ne se limitent guère à la petite délinquance, nous notons une avancée galopante du grand banditisme. Le phénomène de braquage, agression, coupeurs de route sont légion ; avec des jeunes biens équipés en armes plus ou moins sophistiquées semant la terreur en ville comme en campagne.
Il y a quelques années de cela, il était rare de voir des personnes manifestant des comportements dignes de consommateurs de drogue ni même des produits stupéfiants circulant à découvert dans les rues. Le constat qui se dégage aujourd’hui est alarmant. C’est tout le contraire. On note une quasi indifférence des services de maintien de l’ordre qui sont sensés protéger les biens et les personnes. Et de surcroit une Inertie des services déconcentrés du ministère de la santé publique qui ont pour mission de mettre en valeur l’arrêté ministériel interdisant la vente illicite des médicaments dans la rue.

OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
Objectif Global
· Cerner les causes possibles de la consommation de la drogue par les jeunes selon le point de vue des différents acteurs et intervenant dans la problématique dans la ville de Maroua et ses environs.

Objectif Spécifiques

· Circonscrire les influences des facteurs socioculturels (us et coutumes, croyances et religions, classe social) sur la propension des jeunes à consommer les stupéfiants.

· Identifier l’incidence des facteurs démographiques (âge, sexe)

· Mettre en relief les effets des facteurs politiques (inertie des pouvoirs publics, entraves aux actions de la société civile)

· Ressortir les conséquences sur le plan socioéconomique (rendement physique des consommateurs)

Résultats attendus
· La tranche d’âge la plus touchée est identifiée
· Le sexe le plus concerné est Identifié
· Les croyances religieuses les plus exposées sont listées
· La classe sociale la plus concernée est déterminée
· L’hypothèse mettant en relief l’influence du niveau d’étude est confirmée
· L’hypothèse selon laquelle une bonne occupation journalière peut éloigner la tentation est confirmée
· Le régime matrimonial le plus exposé est identifié
· L’hypothèse selon laquelle le nombre élevé d’enfant par famille prédispose à la consommation de la drogue est confirmée
· L’hypothèse selon laquelle la prise de l’alcool et du tabac est une voie conduisant à la consommation de la drogue est rejetée
· L’opinion de la population au sujet de la drogue est enregistrée
· Les responsabilités de la société sont connues

DEFINITION
Une drogue est un composé chimique, biochimique ou naturel, capable d'altérer une ou plusieurs activités neuronales et/ou de perturber les communications neuronales. La consommation de drogues par l'homme afin de modifier ses fonctions physicologiques ou psychiques, ses réactions physicologiques et ses états de conscience n'est pas récente. Certaines drogues peuvent engendrer une dépendance physique ou psychologique. L'usage de celles-ci peut avoir pour conséquences des perturbations physiques ou mentales.
Le terme « drogue » recouvre essentiellement deux aspects : la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part et, d'autre part, les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut qu'un composant chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à l'appellation de « drogue ». Le mode et la fréquence de consommation influe directement sur l'accoutumance ou la dépendance au produit.
Un système de régulation de la production, du commerce et de la consommation des drogues a été mis en place au cours du XXe siècle. Les règles édictées par les États tiennent compte des implications politiques, sociales et sanitaires de la consommation de drogues et déterminent la réglementation de leur usage ou leur interdiction. Une politique de prohibition plus ou moins généralisée a également été mise en place pour les produits stupéfiants. La législation mise en place permet donc elle aussi de préciser la notion de drogue.
L'usage du terme « drogue » peut prêter à confusion car il relève d'une sémantique multiple. La prise en compte de plusieurs paramètres permet de mieux cerner la notion de drogue. Pour Pierre-Arnaud Chouvy, « la drogue est tout d'abord un produit d'origine animale, végétale ou synthétique, qui, introduit dans l'organisme par quelque moyen que ce soit, a sur celui-ci des effets biodynamiques, et qui peut, dans certains cas, créer une accoutumance plus ou moins grave ».
La notion de drogue, en plus d'être caractérisée par des éléments biochimiques, est également caractérisée par la législation internationale sur les stupéfiants. La première convention internationale sur le sujet s'est tenue en 1909 à Shanghai et concernait surtout l'opium et ses dérivés. De nombreuses conférences internationales se sont tenues (conventions internationales de 1961, 1971 et 1988), et ont permis de réguler la production, le commerce et la consommation des produits définis comme « stupéfiants ». Cependant, les contours du terme restent flous, puisque la nature de l'emploi d'une même substance peut déterminer son caractère licite ou illicite.
Le terme « drogue » recouvre donc plusieurs aspects : la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part, et d'autre part les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut qu'un composé chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à l'appellation de « drogue ». C'est le mode et la fréquence de consommation qui créé l'accoutumance ou la dépendance au produit. On peut donc penser que c'est le consommateur (à travers ses modes de consommation), plus que le produit qui détermine quelle substance sera, pour lui, une drogue. Un troisième élément permettant de définir une drogue est la norme imposée par une société donnée. Ces trois éléments permettent d'appréhender la drogue comme un phénomène de société.
On constate grâce à ces éléments qu'un même produit peut occuper des places différentes dans des systèmes de valeurs et de modes de vie différents. En conséquence, le même produit peut devenir une panacée ou un fléau pour une société. Le cas de la coca permet d'illustrer ce propos : elle représente une menace pour les États-Unis, alors qu'elle symbolise l'identité culturelle bolivienne pour les boliviens.
Cette différence d'approche d'un même produit est liée à la notion de tolérance socioculturelle, selon laquelle dans un pays où une substance est produite, un état d'équilibre relatif s'installe entre cette substance et les usagers où elle est intégrée dans un rituel social, mystique ou religieux. Ce rituel s'accompagne d'une tradition de l'usage du produit véhiculant des prescriptions d'utilisation, les quantités à utiliser, les dangers relatifs à l'usage.

Les différentes acceptions
La notion de drogue peut être utilisée pour recouvrir plusieurs réalités, qui prennent en compte la relation particulière qu'entretient un individu ou une nation avec un produit considéré.
Certains organismes définissent la drogue comme étant un synonyme du terme scientifique substance psychoactive, expression neutre sans connotation juridique.
En France, l'Académie Nationale de médecine adopte la définition suivante du terme drogue : « Substance naturelle ou de synthèse dont les effets psychotropes suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles psychiques (dépendance psychique), voire même physiques (dépendance physique), survenant à l'arrêt de cette consommation qui, de ce fait, s'est muée en besoin.[...] En aucun cas le mot drogue ne doit être utilisé au sens de médicament ou de substance pharmacologiquement active. »
L'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) propose la définition suivante pour le terme « drogues » : « produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non »
Les professeurs David Cohen et Guilhème Pérodeau rappelle que : "En d'autres termes, aucune caractéristique chimique ne peut distinguer entre un psychotrope appelé " drogue " et un autre appelé " médicament
Pour l'Institut de santé publique belge une drogue est une substance psychoactive utilisée à des fins non-médicales.
Juridiquement, le terme « drogue » renvoie aux substances illicites par opposition à d’autres substances telles l'alcool, la nicotine ou les médicaments psychotropes.
Le terme drogue est parfois utilisé par extension pour qualifier un produit causant un comportement compulsif incluant une dépendance ; on parle alors de toxicomanie. De plus, le terme « drogue » est également utilisé pour désigner l'objet d'une addiction (des comportements répétés et supposés par le sujet prévisibles, maîtrisables). On peut citer par exemple les achats compulsifs, la dépendance à Internet, les dépendances au jeu vidéo, le jeu pathologique, la sexualité ou le surentraînement sportif.

Drogue perceptuelle et drogue cognitive
Il existe des substances qui ne sont pas considérées comme des substances psychoactives, mais qui ont cependant un effet non-fonctionnel et direct sur le système nerveux qui affecte l'état mental d'une personne ; ces substances sont appelées « drogues perceptuelles ». Un exemple de drogue perceptuelle peut être la saccharine (Substance blanche à fort pouvoir édulcorant utilisée comme succédané du sucre), qui a les mêmes effets sur le système nerveux que le fructose ou le lactose, mais sans être un glucide (il n'a donc pas de valeur nutritionnelle).
En étendant la notion de drogue perceptuelle, on peut se rendre compte que nombre d'autres stimuli peuvent produire des effets perceptuels qui ne sont pas associés à un bénéfice de la personne qui perçoit ces stimuli, comme c'est le cas de la pornographie par exemple.
Lorsqu'un individu est motivé pour lire un texte, qui peut alors lui procurer certaines sensations (comme cela peut être le cas avec la lecture de textes pornographiques), on peut parler de drogue cognitive. L'effet de cette drogue dépend alors de ce qu'on lit et de ce qu'on comprend.

Opposition drogue licite / drogue illicite
Les termes drogue licite et drogue illicite sont utilisés depuis la mise en place des diverses législations sur les psychotropes.
Une drogue illicite est une drogue dont la consommation et la vente sont interdites par la loi d'un pays. Le caractère illicite de certaines drogues varie d'une législation (et donc d'un pays) à l'autre. Le cannabis, par exemple, est illicite en France mais autorisé sous réglementation stricte à la vente et à la consommation aux Pays-Bas.
Cette distinction entre les deux termes s'attache aux substances psychotropes consommées dans un but non-thérapeutique et susceptible d'induire une dépendance en les différenciant sur leur statut légal.
Les drogues appelées drogues licites désignent les substances psychotropes dont la consommation et la vente ne sont pas interdites par la loi d'un pays. Par drogue licite, on désigne en général l'alcool, le tabac, le café, les médicaments psychotropes ou les solvants organiques.
La distinction « drogues illicites » et « drogues licites » introduite ci-dessus ne saurait induire en aucune manière une distinction de fait entre « drogue dangereuse » (et/ou potentiellement létale) et « drogue inoffensive » (et/ou non potentiellement létale). En d'autres termes, une drogue licite peut être tout aussi dangereuse (ou pas) qu'une drogue illicite : il doit être bien clair que la distinction de ce paragraphe n'aborde en aucun cas cette distinction ni ne la sous-entend.

Drogue récréative
Le terme de drogue récréative est un terme dérivé de l'expression usage récréatif, qui désigne avant tout l'environnement de consommation. L'usage intervient alors dans une optique festive, l'effet désinhibant des psychotropes étant recherché par les usagers.
Ce terme désigne une consommation occasionnelle et modérée n'entraînant aucune complication pour la santé ou le comportement. Cette consommation récréative s'oppose ainsi à la notion de consommation problématique qui définit la toxicomanie.
Le fait de présenter les psychotropes illégaux comme des substances récréatives est considéré comme incitatif car occultant les problèmes de marginalisation qu'un usage abusif de ces produits peut induire. C'est le cas notamment en France où l'incitation à l'usage de psychotropes illégaux est pénalement répréhensible.

Usage détourné
Le terme usage détourné désigne l'utilisation d'un médicament en dehors d'indications thérapeutiques. Il s'applique à l'usage de médicaments dans le cadre du dopage mais aussi à l'utilisation de psychotropes pour modifier volontairement l'état de conscience. Ce terme induit un jugement moral. L'usage détourné désigne souvent l'usage de sédatifs, d'opiacés ou de stimulants à des fins non-médicales, comme ce peut être le cas avec la buprénorphine, la kétamine, la morphine, ou d'autres.

Opposition drogue douce - drogue dure
Drogue dure est un terme qui qualifie des substances à même de provoquer une dépendance psychique et physique forte Ce terme désigne généralement les dérivés de cocaïne et d'héroïne.
Ces termes sont apparus lors de la mise en place des réglementations internationales concernant les drogues. Ils ont un sens historique fortement attaché à la réglementation de l'époque où seuls les dérivés morphiniques, cocaïniques et cannabiques étaient visés par les lois, même si leur définition stricte peut s'adapter à d'autres produits.
Le terme de drogue douce désigne presque exclusivement le cannabis, du fait que celui-ci induise une dépendance mentale très faible et que le risque de décès par surdose soit nul. On oppose cette expression à drogue dure.
L'appellation « drogue douce » est contestée par certains, dans la mesure où il peut exister dans certains cas un « usage dur des drogues douces ». Dans de tels cas, la prise d'un produit habituellement qualifié de drogue douce peut conduire à la toxicomanie. L'ambiguïté du qualificatif "douce" pour une drogue conduit à préférer l'expression "drogue lente".

Opposition drogue de synthèse - drogue naturelle
Le terme de drogue de synthèse s'emploie surtout par opposition au terme drogue naturelle. La drogue naturelle est issue de produits naturels ayant subit peu ou pas de transformations comme les champignons hallucinogènes ou le cannabis ; alors que la drogue de synthèse désigne principalement des substances comme l'ecstasy ou le LSD qui nécessitent une synthèse en laboratoire.
Cette distinction est contestée par certains auteurs, dans la mesure où la résine de cannabis, généralement considérée comme naturelle, peut parfois subir des manipulations chimiques visant à en augmenter le principe actif (le THC). De plus, ces auteurs considèrent que l'usage du terme naturel peut prêter à confusion quant à la dangerosité du produit.

Implications socio sanitaires de la consommation de drogue
Les effets des drogues sont qualifiés de psychotrope ; ils peuvent modifier l'esprit, la volonté, le jugement, etc. En effet, les drogues agissent généralement grâce à un ou plusieurs alcaloïdes et modifient les transmissions synaptiques.
La consommation de drogues est associée à des problèmes sociaux et de santé qui varient selon le type, la quantité et le mode d'absorption de la substance mise en cause. La consommation répétée de drogue peut conduire à la toxicomanie et avoir des conséquences sanitaires.
Il est cependant important de préciser que toutes les drogues n'ont pas les mêmes effets. Ce qui remet d'ailleurs en cause la classification drogues douces/dures. Ce classement a été établi en prenant comme seul critère les effets négatifs que les drogues peuvent entraîner sur l'organisme, or il y a d'autres critères à prendre en compte : Certaines drogues comme le cannabis sont faciles à se procurer, et de plus elles ne coûtent pas cher, c'est un critère important. Car si le consommateur de cannabis peut trouver son produit facilement et peu cher, il aura tendance à en consommer de plus en plus et donc à devenir accro. Par comparaison, la cocaïne reste une drogue beaucoup plus chère et beaucoup plus difficile à trouver, ce qui explique qu'elle ne soit souvent utilisée que dans le domaine festif et donc ponctuellement.
Les politiques actuellement en vigueur mettent l'accent sur les propriétés chimiques des produits et nie que les effets des drogues dépendent aussi des représentations sociales liées à leur usage. Les orientations politiques prises par rapport aux drogues donnent lieu à des débats controversés.

METHODOLOGIE DE L’ENQUETE
Pour mener à cette étude, nous avons été appelés à nous déployer en trois étapes. La première est la collecte des données avec au premier chef la formation des enquêteurs. La phase de terrain s’est étalée sur 10 jours. Il était question d’avoir des entretiens individuellement avec des personnes âgées entre 9 et 70 ans parmi lesquels, les enfants de la rue, les moto-taximen, les pousseurs, les chargeurs, les fonctionnaires les étudiants et les élèves. Bref, toutes les couches et classes sociales sans toutefois oublier les vendeurs de ces stupéfiants. Concernant la seconde étape, elle a consisté à traiter et à analyser des données. Les fiches ramenées par les enquêteurs ont été regroupées par secteur et par types de cibles. Ce classement nous a permit de faire des comparaisons. Le traitement proprement dit des données n’a été possible que grâce aux applications SPSS et Microsoft Excel.

DEROULEMENT DES ENTRETIENS
D’amblée ici, il est important de signaler que les répondants pour la grande partie des commerçants ont été plus ou moins réticents. Hormis cette réticence, les entretiens se sont bels et biens arrivés à terme avec des fiches bien remplies.

DIFFICULTES RENCONTREES
Loin d’être aisée, nous avons rencontré des difficultés à toutes les étapes. Mais, les plus importantes sont celles du terrain lors des collectes des données. Nous pouvons cités entre autres :
- L’impossibilité de traverser les mayo du fait de la présence de l’abondance des eaux en cette période de l’année,
- L’impraticabilité de certaines pistes,
- L’indisponibilité de certains répondants à cause des travaux champêtres,
- La réticence de certains répondants prétextant la non-valorisation de leurs opinions,
- Le manque des frais de déplacement.

PRINCIPAUX RESULTATS
1. A la question : Dans quelle tranche d'age êtes-vous?
1= 12-24 = 1095, soit 54,75 %
2= 25-35 = 631, soit 31,55 %
3= Age ≥ 36 = 274, soit 13,7 %

2. A la question : De quelle religion êtes-vous?
a. Musulmane = 1040 soit 52 %
b. Chrétienne = 858 soit 42,9 %
c. Animiste = 102 soit 0,6 %
d. Païenne = 0 soit 0 %

3. A la question : Quel niveau d'étude avez-vous?
a. Primaire = 927 soit 46,35 %
b. Secondaire = 741 soit 37,05 %
c. Supérieur = 286 soit 14,3 %
d. Rien = 46 soit 2,3 %

4. A la question : Avez-vous une formation professionnelle?
a. Oui = 467 soit 23,35 %
b. Non = 1533 soit 76,65 %

5. A la question : Avez-vous un emploi?
a. Oui = 827 soit 41,35 %
b. Non = 1173 soit 58,65 %

6. A la question : êtes-vous déjà drogué une fois?
a. Oui = 1082 soit 54,10 %
b. Non = 918 soit 45,90 %

7. A la question : Dans quelle situation sociale sont vos parents?
a. Riches = 36 soit 1,80%
b. Moyens = 815 soit 40,75%
c. Pauvres = 1149 soit 57,45%

8. A la question : Où vit actuellement votre famille?
a. Ville = 1320 soit 66%
b. Campagne = 507 soit 25,35%
c. Village = 173 soit 8,65%

9. A la question : Vos deux parents sont ils vivants?
a. Oui = 986 soit 49,3%
b. Non = 1014 soit 50,7%

10. A la question : De quelle situation matrimoniale êtes-vous issus?
a. Monogamie = 945 soit 47,25%
b. Polygamie = 1055 soit 52,75%

11. A la question : Si polygamie, de combien de femmes?
a. N = 2 = 676 soit 64,07%
b. N = 3 = 271 soit 25,68%
c. N ≥ 04 = 108, soit10, 25%

12. A la question : Votre famille compte combien d'enfants?
a. N ≤ 5 = 356 soit 17,80%
b. 05 < N ≤ 10 = 732 soit 36,60%
c. N >10 = 912 soit 45,60%


13. A la question : Combien d'enfants a votre mère?
a. N ≤ 5 = 93 soit 4,65%
b. 05 < N ≤ 10 = 1140 soit57%
c. N >10 = 767 soit 38,35%

14. A la question : Combien compte-t-on de chômeurs dans votre famille?
a. N ≤ 5 = 896 soit 44,80%
b. 05 < N ≤ 10 = 1036 soit 51,80%
c. N >10 = 68 soit 03,40%

15. A la question : Combien compte-t-on d'alcooliques dans votre famille?
a. N ≤ 5 = 1402 soit 70,10%
b. 05 < N ≤ 10 = 577 soit 28,85%
c. N >10 = 21 soit 01,05%

16. A la question : Combien compte-t-on de fumeurs dans votre famille?
a. N ≤ 5 = 1288 soit 54,40 %
b. 05 < N ≤ 10 = 691 soit 34,55%
c. N >10 = 21 soit 01,05%

17. A la question : Combien compte-t-on de drogués dans votre famille?
a. N ≤ 5 = 1978 soit 98,90%
b. 05 < N ≤ 10 = 22 soit 01,10%
c. N >10 = 00 soit 00%

18. A la question : Selon vous, la drogue est elle une bonne ou une mauvaise chose?
Il y'a eu jusqu'à deux catégories
a. Bonne = 260 soit 13%
b. Mauvaise = 1740 soit 87%

19. A la question : Pourquoi la drogue est une bonne chose?
Ceux qui pensent que la consommation de la drogue est une bonne chose disent qu’elle leur procure du plaisir et noie leurs soucis.

20. A la question : Pourquoi la drogue est une mauvaise chose?
Les répondants soulignaient beaucoup plus les dangers sanitaires inhérents à la consommation de la drogue

21. A la question : Selon vous, quelle est la tranche d'age la plus touchée?
Il y'a eu jusqu'à trois catégories
a. 12 < N ≤ 25 = 1970 soit 98,50%
b. 25 < N ≤ 35 = 21 soit 01,05%
c. N > 35 = 9 soit 00,45%

22. A la question : Selon vous, quelle est le sexe le plus concerné?
Masculin = 1962 soit 98,10%
Féminin = 38 soit 01,90%

23. A la question : Selon vous, qu'est ce qui pousse cette tranche à se droguer?
Il y'a eu jusqu'à quatre catégories
a. Pauvreté = 460 soit 23 %
b. Manque d’encadrement des parents = 720 soit 36 %
c. Hérédité = 117 soit 05,85%
d. Imitation = 703 soit 35,15%

24. A la question : Selon vous, sont-ils récupérables?
Il y'a eu deux types de réponses
a. Oui = 1989 soit 99,45%
b. Non = 11 soit 00,55%

25. A la question : Selon vous, comment reconnaître un drogué?
La plupart des répondants disent que les drogués sont reconnaissables de par leur comportement agressif et le manque de contrôle de soi.

26. A la question : Quelles sont les drogues que vous connaissez?
Les drogues citées sont :
· Le chanvre indien
· La dissolution (Liquide)
· Le D10
· Le Diazépam
· L’Hexol 5 et 4
· Le Prometazyl
· L’Homme fort (Passion)
· Le Tramol
Les répondants ayant cité :
a. Plus de quatre drogues = 947 soit 47,35%
b. Moins de quatre drogues = 882 soit 44,10%
c. Aucune drogue = 171 soit 08,55%

27. A la question : Selon vous, quelles sont les sources de provenance de ces drogues?
La plupart des répondants pensent que ces drogues proviennent des pays voisin, quelques uns pensent que ces drogues sont produites sur place.

28. A la question : Selon vous, que peut faire le pouvoir public pour barrer la route à la drogue?
Les répondants pensent que les pouvoirs publics devraient lutter contre la pauvreté et le chômage.

29. A la question : Selon vous, que peuvent faire les Organisations de la Société Civile pour barrer la route à la drogue?
Les répondants prônent pour des campagnes de sensibilisation par les organisations de la société civile.
RECOMMANDATIONS
A l’issue de cette enquête, les propositions suivantes peuvent s’adresser aux différents acteurs concernés.

1. Aux pouvoirs publics
Ils doivent à travers le Ministère de la santé publique œuvrer en faveur de la vulgarisation des lois et règlements relatifs à la circulation des produits stupéfiants.
Tout de même, se mettre en œuvre pour que le système qui permet la production, le ravitaillement, la commercialisation et la consommation de ces stupéfiants soit bloqué d’une part et moraliser ces acteurs d’autre part par des sanctions.
Insertion sociale des jeunes drogués récupérés.
Encourager les initiatives en faveur de la lutte contre la drogue.

2. Aux organisations de la société civile
Organiser des campagnes de sensibilisation en direction des jeunes sur les conséquences de la drogue dans l’organisme
Les responsables des syndicats des motos taximen doivent programmer des séances de causeries avec leurs membres, appuyé des témoignages à visage découvert
Mener un plaidoyer en direction des pouvoirs publics
Développer des stratégies d’insertion des jeunes drogués récupérés

3. Aux vendeurs dans la rue
Ils doivent savoir qu’en dépit du fait que ce commerce est pour eux une source de revenus, il est important qu’ils cessent de vendre des médicaments dans la rue. Car parmi ces médicaments, on retrouve des produits interdits par la loi en vigueur au Cameroun.

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