dimanche 19 juillet 2009

SPONSORS : Loups pour les jeunes filles de la Région de l’Extrême – Nord du Cameroun

Tchivet Gazawa, élève en classe de 5e au lycée bilingue de Maroua raconte : « Je ne savais pas que cela pouvait aboutir à ce dont je vie en ce moment. Je regrette pourquoi je suis née. Chaque jour à la sortie des classes, je le trouvais posté non loin de la maison familiale. Au départ, il avait commencé par des simples salutations que parfois je refusais de répondre. Au fil du temps, vu la très grande différent entre sa situation sociale et celle de ma famille, les cadeaux qu’il m’offrait étaient devenus sans reproches. Je croyais l’aimer. Or, avec trop de reculs, je me rends compte que c’est de son argent que j’étais amoureux. La différence d’age entre nous est d’au moins 38 ans. Les mots me manquent aujourd’hui pour vous dire qu’il a brisé tous mes rêves. En ce moment, suite à IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) qui a faillie me tuer, on m’a fait comprendre que je ne pourrai plus d’avoir d’enfant car lors de cette pratique, il y a eu des complications. Et, le comble est que je suis infectée par le virus du SIDA ». Les protagonistes du phénomène du sponsoring s’illustrent comme des jeunes (DADY SUGER) alors qu’ils sont des vieux et sont bien placés financièrement parlant. Ils font la chasse aux YORYETTES (Petites filles bien sapées) dans le but de rafraîchir leur instinct sexuel et se rajeunir comme ils aiment tant à le dire. Tout ceci en ignorant que ces petites filles sont ainsi exposées à des panoplies de dangers.

Sexualité précoce dans la Région de l’Extrême – Nord du Cameroun

Cet état de chose renvoie ici à une activité sexuelle pratiquée par les adolescents des deux dernières classes du cycle primaire et celle de quatre premières du secondaire très souvent avant l’age de la puberté ou de la maturité des organes génitaux. Cette situation critique émane de plusieurs facteurs. Entre autre le mariage précoce ou forcé, le non suivi des jeunes par leur parent, l’absence des cours sur la sexualité dans les établissements scolaires, la diffusion des films pornographiques et la promiscuité dans les familles citadines. D’autres causes de cette sexualité précoce sont la misère et la puberté. La puberté chez les jeunes est une période très difficile à gérer et déterminante tant pour les jeunes que pour leurs parents. C’est une transition délicate entre l’enfance et maturité. Lorsqu’elle est mal gérée ou mal négociée, c’est la société toute entière en fin de compte qui écope les conséquences négatives. Les jeunes doivent savoir que ce n’est pas une transition qui va se répéter dans leur vie. Pourquoi donc ne pas bien en finir et rester tranquille, savourer les délices de la vie.

Stigmatisation des Personnes Vivant avec le VIH/SIDA dans l’arrondissement de Mokolo

Les causes sont multiples (Jusque là les populations musulmanes rurales lient uniquement la transmission du VIH/SIDA aux vagabondages sexuels qui est un acte condamné par le saint coran, la complexité de la vie matrimoniale au sein des foyers polygames, la faible intervention des structures locales).
Dans les communautés musulmanes de l’arrondissement de MOKOLO, la pandémie du SIDA continue de susciter des appréhensions et incompréhensions malgré toutes les informations et garanties apportées aux populations au sujet de son mode de contamination. En effet les populations de la zone rurale faute de connaissances antérieures des campagnes de dépistages, n’ont pas connu des cas de vie commune avec des porteurs sains établis, ce qui à ce jour, suscite méfiance, peur, intolérance et rejet face à ce nouveau et éventuel mode de vie. Aussi ces populations n’ont généralement comme de manière récurrente que des cas de séropositivité en état de maladie. Ce constat ressort des effets des multiples campagne de dépistage volontaire organisé par VSF dans ces zones et si rien n’est fait, ce sentiment s’accroîtra au sein des populations durant les campagnes à venir et même déjà dans certaines familles essentiellement polygames, nous avons beaucoup de cas de discriminations ayant abouti aux divorces. Cette situation complexe met les PVVS (Personnes Vivants avec le Virus du SIDA) dans un état de désespoir vis à vis de la société car pour eux mieux encore les laisser dans séro-ignorance qui en fait leur apporte plus de mal que de bien. La situation de désespoir va grandissante avec l’annonce de la rupture de distribution des anti-rétroviraux dès le mois d’octobre 2009.

Chômage des jeunes

De toutes les trois Régions septentrionales, celle de l’Extrême – Nord est la plus densément peuplée et la moins scolarisée. Selon le recensement de 1987, on y dénombre 1 855 678 habitants. La double qualité de la population de cette province est qu’elle est très jeune et qu’elle double tous les 20 ans.
Si on reste dans la ligne des projections démographiques, on y dénombrerait actuellement près de 3'200’000 habitants. Ainsi, cette Région qui, du point de vue superficie, constitue le 12ème du territoire national, abriterait à elle seule le 5ème de la population camerounaise. La densité y est en moyenne de 80 à 90 habitants par km², alors que la moyenne nationale est de 50 par km². La densité dans les monts Mandara atteint parfois les 200 habitants au km². La notion de surpeuplement tend à se concrétiser ici.
Ainsi donc, nous vivons ce qu’on peut nommer « Le parasitisme ». Les jeunes bien valides passent la plupart de leur temps sous les arbres à jouer à la carte, ou à pratiquer autre activité ne participant guère à leur épanouissement ou au développement de leur société entre autre comme la consommation abusive de la bière artisanale locale qui est moins coûteuse que celle des industries brassicoles, le vagabondage sexuel ou la prostitution entraînant des grossesses non désirées ou alors le gros du lot, l’infection aux IST/SIDA et la consommation de la drogue.
Du fil à l’aiguille, nous pouvons déceler plusieurs causes mais seulement, celle qui détient la plus grande cote est le fait que, certains parents polygames, parce qu’ils ont plus d’une dizaine d’enfant, ne parvient pas à mener à bien la scolarité de ces derniers. Et ceux d’entre eux qui ont eu la chance de faire tout au moins le premier cycle de l’enseignement secondaire général, prenons ce cas par exemple, car c’est ce type d’enseignement qui abonde au Cameroun, n’ont pas de spécialisation ou alors, une formation de base leur permettant d’avoir un dossier de recherche d’emploi convainquant.
Cette situation fait de la Région de l’Extrême – Nord du Cameroun un terrain fertile pour le chômage des jeunes où, sans vergogne, ces derniers sont victime d’exploitation par les privés. Ne connaissant pas leurs droits, ils sont soumis à des exactions arbitraires. Les potentiels employés, face au manque de formation de base de la part de ces jeunes, exploitent avec sapidité cette ignorance, bénéficiant de l’absence des documents légaux les liant à ces derniers. Cette situation ne peut laisser indifférent.
Pourtant une formation, qu’elle soit formelle ou informelle, permet à chaque individu d’avoir une spécialité, tout au moins une qualification dans un domaine précis (Début de solution du chômage en milieu jeune). Le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle a comme centre d’intérêt de leur préoccupation, la réduction du taux très élevé du chaumage. Déjà en 2007 il avait pour ordre du jour, le thème : " Pour une croisade contre le chômage des jeunes ", le thème de la rencontre dévoile la préoccupation de toutes ces éminences grises qui, pendant deux jours, ont planché sur un certain nombre de questions dont les réponses sont susceptibles d’apporter une solution durable à ce que le ministre Zacharie PEREVET, reprenant le président de la République, a appelé " cancer social". La démarche du MINEFOP selon ses organisateurs, était non seulement de poser un diagnostic froid, mais aussi de penser les bases d’un nouvel élan.